L'œcuménisme... ?

L'œcuménisme. Voilà bien un sujet qui, paradoxalement, divise les chrétiens. Qu'en pensez-vous? Comment l'unité de l'Église doit-elle se faire?

Habituellement, il y a trois manières de faire qui sont proposées, et qui s'excluent mutuellement :

1) Ce que j'appellerais l'œcuménisme du retour. Ceux qui se sont éloignés de la foi catholique doivent, individuellement, revenir en son sein.
2) L'œcuménisme "sociologique". On mixe tous ce qui est commun à toutes les confessions, et on met tous le reste au placard.
3) L'œcuménisme de conversion. Aucun n'a actuellement totalement raison, et tous doivent se convertir, car si chacun se rapproche du Christ, les distances entre les uns et les autres diminuent.

Qu'en pensez-vous? Dans quelle catégorie nous situons-nous chacun ? Comment être pour l'œcuménisme en restant pleinement catholique ?

En bref, quel est votre avis sur la question ?

Un extrait d'une lettre ouverte de monseigneur Lefebvre expose très bien quelle devrait être la position Catholique (conforme à la Doctrine), compte tenue nous avons la vraie Foi.

Le texte est -Ici-


Extrait :

Quelle conclusion peut tirer de tout cela le catholique qui voit les autorités ecclésiastiques couvrir d’aussi scandaleuses cérémonies ? Que toutes les religions se valent, qu’il pourrait très bien faire son salut chez les bouddhistes ou les protestants. Il court le risque de perdre la foi dans la sainte Eglise. C’est bien ce qu’on lui suggère ; on veut soumettre l’Eglise au droit commun, on veut la mettre sur le même pied, sur le même plan que les autres religions, on se refuse à dire, même parmi les prêtres, les séminaristes et les professeurs de séminaire, que l’Eglise catholique est la seule Eglise, qu’elle a la vérité, qu’elle est la seule capable de donner le salut aux hommes par Jésus-Christ. On dit maintenant ouvertement : “L’Eglise n’est qu’un ferment spirituel dans la société, mais à l’égal des autres religions ; un peu plus que les autres, peut-être…” On accepte à la rigueur, et pas toujours, de lui accorder une légère supériorité.

Merci pour ce texte très intéressant qui fait entrer en ligne de compte un paramètre essentiel que j'avais oublié de citer : le salut de nos âmes. C'est pourtant extrêmement important.

Cela m'a permis de méditer sur le fait que l'on ne parle pas de ce point, habituellement, lorsque l'on évoque l'œcuménisme. C'est très dommage, et même très grave.

Il faut tout de même préciser que certaines choses ont évolué depuis la rédaction de ce texte, même si beaucoup reste à faire. Je veux parler des célébrations inter confessionnelles. Le Pape a rappelé que les non catholiques n'avaient pas le droit de recevoir l'Eucharistie, bien que rien ne les empêche d'assister à la Messe. De même, l'inter communion (lorsqu'un prêtre et un pasteur "consacrent" ensemble les espèces eucharistiques, etc.) est interdite. Malheureusement, dans les faits, il est clair que ces pratiques subsistent de nos jours (qui le nierait?).

Notre Seigneur Jésus-Christ a fondé une seule Église; il a prié (et c'est une de Ses prières majeures) "ut unum sint" ("qu'ils soient un"). Qu'est-ce à dire? Que Sa prière n'a pas été entendue ? Non, bien sûr. La liberté de l'homme est passée par là, mal utilisée. Ce n'est pas une raison pour adopter un point de vue défaitiste, se dire que "c'est comme ça et puis c'est tout". A chaque Messe, le prêtre prie pour l'unité de l'Église, et offre le Saint-Sacrifice de l'autel pour cela. Car l'unité est une grâce qui se reçoit d'en haut, de l'Esprit Saint. Cela signifie-t-il que nous n'avons rien à faire, puisque le prêtre prie pour l'unité?

Il nous faut nous associer à cette prière du Christ, renouvelée à travers le prêtre (qui est le Christ) lors de l'Eucharistie, la faire nôtre, et, armés des grâces spirituelles de Notre Seigneur contre le Prince du Mensonge, proclamer la Vérité, tout en demeurant toujours dans la charité ("pourfendre l'erreur, aimer celui qui est dans l'erreur").

En résumer, voici les mots-clefs important : charité, prière, mission (dans le sens d'envoi vers nos pairs). Cela ne nous empêche pas de discuter avec d'autres Chrétiens pour comprendre où sont précisément les points qui nous divisent; même si on croit les connaître, on est souvent surpris!

Sur un plan plus social en revanche, rien n'empêche de militer avec d'autres Chrétiens autour de valeurs communes, comme la lutte contre l'avortement, pour la promotion de la famille comme pilier de la société, la prise en compte des valeurs de l'Évangile dans les décisions politiques, etc.

J'ajouterais que j'ai l'intime conviction que cette unité nous sera obtenue par la Saint Vierge. Qui mieux qu'une Mère sait réconcilier ses enfants?

Prier est un bon départ.
Pour ceux qui sont chaud pour l'action, il est aussi possible de lire ce que pense l'Eglise là dessus !
Je pense au texte Unitatis Redintegratio de Vatican II, qui parle de l'oecumensime pour les catholiques. Je ne l'ai pas encore lu, mais il se trouve ici.
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decree_19641121_unitatis-redintegratio_fr.html

Quant à mon point de vue sur la question (puisque c'est la question de départ !) :
l'oecumenisme se traduira chez moi comme "charité" envers nos "frères séparés" (mais hérétiques quant à la foi ...) du style prière en commun, discussion sur la bible, rencontres.
J'y vois une occasion de rencontre et de découverte de la foi des autres, mais surtout de la foi Catholique (il faut bien pouvoir répondre de notre foi) !!! Parce que savoir et dire que nous avons la vraie religion ne suffit point. Il faut savoir pourquoi elle es vraie et être capable d'argumenter : là ça devient sport, et ça élève le débat.
L'important aussi est de rencontrer les personnes. Cela donne l'occasion de poser des actes de charité, de rendre témoignage.
Comme le dit Benoit XVI dans DEUS CARITAS EST , "À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne ...".

A nous de porter le Christ !!!

Il y a aussi l'encyclique de Jean-Paul II : Ut unum sint